Halimatou est assistante protection pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger depuis quatre ans. Elle travaille au centre de transit pour les femmes et les enfants de l’OIM à Niamey.

A l’occasion de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, nous découvrons comment son travail contribue à lutter contre ce fléau et à protéger les femmes migrantes.

« A leur arrivée au centre de transit, je fais des entretiens avec les migrants qui me permettent d’identifier leurs vulnérabilités et de déceler si ce sont des victimes de violences basées sur le genre. Cette identification nécessite un sens aigu de l’observation, je dois être très attentive au comportement de la personne car elle ne voudra pas forcément se confier si elle a vécu des évènements traumatisants. Avec les autres collègues, nous avons appris à identifier les signes alarmants qui peuvent être l’isolement et l’agressivité par exemple.

En général, les victimes de VBG s’isolent. Elles ne favorisent pas les interactions avec leurs camarades, et même lorsque nous les invitons à participer aux activités récréatives du centre, elles sont parfois réticentes. D’autres souffrent de troubles du sommeil, et parfois même certaines ont des tendances suicidaires.

L’accompagnement des victimes de VBG est vraiment un travail d’équipe pour pouvoir fournir une aide à plusieurs niveaux. Nous leur offrons un soutien psychosocial ; c’est tout ce qui entre dans le cadre des ateliers d’« arts thérapie » et autres activités ludiques qui permettent à la personne de se soulager, d’extérioriser tout ce qu’elle a vécu et tout ce qu’elle ressent. Une psychologue est aussi à disposition pour lui proposer des consultations et un suivi individuel.  Le deuxième niveau est l’accompagnement médical et en cas de grossesse par exemple comment faire pour prendre en charge la victime de VBG. Le troisième niveau est l’accompagnement juridique. Cet accompagnement se fait lorsque la survivante souhaite porter plainte. Nous la référons au niveau de juridictions compétentes pour sa prise en charge.

Mon message à l’occasion de ces 16 jours de campagne est à l’endroit des activistes qui luttent contre les violences basées sur le genre. Il est important qu’ils continuent de porter la sensibilisation pour éclairer les communautés, les jeunes et les migrants sur la tolérance zéro face aux VBG et leur expliquer qu’il y a des services de prise en charge qui sont disponibles et accessibles pour les victimes. »