Niamey - Moussa cultive des terres depuis des années sans appui technique approprié.

La semaine dernière, le jeune homme originaire de Fachi, au nord du Niger, a participé à un atelier sur la culture maraîchère organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui lui a donné les outils dont il a besoin pour améliorer et diversifier sa production.

« Je pensais être expérimenté mais après cette formation, je me rends compte que je faisais des erreurs », a-t-il confié. « Nous avons aussi appris de nouvelles méthodes agricoles qui nous permettront d’accroître notre productivité et de diversifier nos cultures. »

L’entrée en vigueur de la loi du Niger N°2015-36 pénalisant le trafic illicite de migrants dans le pays et la diminution successive des mouvements migratoires dans la région du Kawar, au nord-est du Niger, ont eu un impact considérable sur les possibilités économiques, en particulier pour les jeunes.

Pour faire face à certaines des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les jeunes Nigériens, l’OIM a organisé, la semaine dernière, plusieurs formations destinées à de 100 membres de la communauté dans les municipalités de Dirkou, de Djado, de Fachi et de Bilma, dans la région du Kawar.

L’objectif de ces formations était de donner aux jeunes le savoir-faire pour pratiquer la culture maraîchère comme alternative viable.

Pendant les formations, les jeunes maraîchers ont acquis des connaissances sur les bonnes conditions de production, des techniques pour la culture de différents types de légumes dans un environnement désertique ainsi que des méthodes d’entretien. Ces sessions techniques ont été dispensées par des formateurs expérimentés, en étroite collaboration avec les autorités et les comités de surveillance.

La plupart des participants cultivaient des terres sans avoir suivi de formation spécifique.

Les différentes phases de la formation de cinq jours comprenaient des cours théoriques, des exercices pratiques et une évaluation de leurs compétences nouvellement acquises. Les maraîchers sont déterminés à mettre en pratique leurs apprentissages à l’issue de la formation.

« Les exercices à l’extérieur étaient très utiles. Je serai parfaitement capable de reproduire les techniques de gestion des nuisibles que nous avons apprises pendant la formation », a déclaré Salah, formé à Dirkou.

Les activités de stabilisation communautaire de l’OIM au Niger sont centrées sur la stimulation du développement économique au sein des communautés touchées par la migration, en mettant en œuvre des activités comme le travail contre rémunération, l’emploi des jeunes, l’utilisation des ressources locales, les projets agricoles et la création de coopératives.

En créant un espace et une occasion pour échanger, les activités de stabilisation communautaire visent également à renforcer le dialogue communautaire et à améliorer la cohésion sociale. Les formations ont aidé à renforcer la confiance des jeunes dans les autorités locales et à atténuer leurs frustrations liées au manque de possibilités économiques ou d’appui technique.

« Le soutien à la culture maraîchère est l’un des besoins prioritaires de la région en raison de son pouvoir de redynamisation de l’économique locale », a déclaré Salifou Iaoeul Haliloumi, Maire du Département de Fachi. « Cette formation est très importante pour nous car elle stimulera la productivité des jeunes et créera un climat de confiance entre les autorités et les membres de la communauté. »

Grâce aux comités de surveillance créés par les autorités locales avec les communautés, près de 40 visites ont eu lieu sur le terrain pour suivre l’avancement du projet et pour identifier les besoins prioritaires, tels que les pompes motorisées.

Les participants recevront, cette semaine, leurs propres kits de culture maraîchère et d’équipements agricoles qui leur permettront de créer de nouveaux potagers. En outre, des systèmes d’irrigation des cultures seront installés dans les prochaines semaines pour améliorer l’accès des bénéficiaires à l’eau dans les terres arides du Kawar.

L’initiative a été soutenue par l’OIM dans le cadre de son programme de stabilisation communautaire, financé par l’Union européenne au titre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int