Le bureau OIM Niger a pu finaliser l’assistance à la réintégration de 1000 migrants nigériens dans leurs communautés d’origine, à travers son projet faisant partie de l’Initiative Conjointe OIM-Union Européenne pour la protection et la réintégration des migrants- Initiative régionale pour le Sahel et le Lac Tchad.

La plupart des bénéficiaires adultes ont d’abord reçu une formation, puis des équipements pour lancer l’activité qu’ils ont choisie. Ces formations, dispensées localement par des partenaires spécialisés, sont principalement orientées vers la gestion d’entreprise et l’élevage, avec un plus petit nombre des bénéficiaires qui choisissent le maraichage.

Pour ceux qui choisissent la formation en élevage, les bénéficiaires reçoivent des têtes de bétail, selon leur préférence et les spécificités locales. Les personnes formées en gestion d’entreprise choisissent, pour beaucoup, d’ouvrir une petite boutique d’alimentation générale et reçoivent donc des marchandises, en plus d’un appui pour le loyer pour ceux qui en ont besoin. D’autres se lancent dans d’autres types de commerce, comme la vente de tissu, la vente des pièces détachées, de cosmétiques, l’ouverture d’un atelier de couture ou de transformation alimentaire, ou une activité de taxi moto.

Les formations leur permettent d’être accompagnés pour mieux gérer leur projet, et que leur business puisse profiter à leur famille ainsi qu’à la communauté.
Pour Salifou Boubé, de Tahoua, de retour d’Algérie, "sans formation, ouvrir un commerce peut s’avérer difficile pour nous qui ne sommes pas allés à l’école. Cette formation me permettra de renforcer mes connaissances en commerce, et de mieux gérer la boutique que je compte ouvrir avec le soutien de l’OIM."

La réintégration appuie les migrants dans la mise en œuvre des projets individuels, des projets collectifs et des projets communautaires. Dans le département de Filingué (région de Tillabéri) l’OIM a ainsi mis en place quatre groupements communautaires pour un total de 100 bénéficiaires, à la fois migrants de retours et membres de la communauté. Cela permet non seulement d’assurer une cohésion au sein des communautés de retour et de permettre aux migrants de s’intégrer durablement dans leur communauté. Cela offre aussi des opportunités aux membres de la communauté qui n’ont jamais pris le chemin de la migration et qui pourraient être éventuellement tentés par la migration irrégulière.

Ces réintégrations, pour la grande majorité (environ 80%), ont été réalisées entre août 2020 et aujourd’hui. Et cela, en dépit des nombreux défis qui ont caractérisé l’année 2020 au Niger, dont la situation sécuritaire s’est dégradée, et qui n’a pas échappé aux contraintes liées au Covid-19. « En raison des défis particuliers que nous avons rencontrés en 2020, nous avons adapté notre système d’assistance. Les bénéficiaires le plus souvent se retrouvent dans les bureaux OIM des chefs-lieux des régions, récupèrent leurs kits de réintégration, et peuvent repartir vers leurs villages avec une prise en charge du transport par l’OIM. Cela nous a permis d’accéléré le processus sans pour autant perdre le contact entre le bénéficiaire et le staff OIM », note Virginia Bada, coordinatrice de l’unité de réintégration.

Les assistants de réintégration de l'OIM ou ses partenaires (Taagazt, Ondes Apil, Jardins du Sahel) accompagnent les migrants dans le processus de réintégration après leur retour dans leur communauté.

"Chacun des staffs de l’unité réintégration assiste des centaines de bénéficiaires, sur une durée plutôt longue : entre le premier contact et la finalisation du processus d’assistance il faut compter au moins 6 mois, avec des besoins et requêtes différents pour chaque bénéficiaire, et certains des vulnérabilités aussi. Dans ce cas, l’unité Protection nous apporte son soutien."

Dans le cadre du même projet, l’OIM Niger est en train d’assister plus de 1000 autres migrants, dont la réintégration sera finalisée dans les mois à venir.