Le Niger est connu pour être un pays de transit pour les migrants de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, cependant les Nigériens se lancent eux aussi dans des projets de migration, dans l’espoir d’une vie meilleure.

Dans la région de Zinder, suite à la croissance démographique galopante faisant pression sur les services sociaux de base (santé, éducation, emploi, …) et aux changements climatiques rendant les revenus de l’agriculture plus faibles, le phénomène migratoire est encore plus marqué. La migration est davantage féminine ; les femmes quittent leur village seules ou accompagnées de leurs plus jeunes enfants, en vue de chercher un travail dans un pays de la sous-région. Leur expérience de mobilité n’est cependant pas toujours à la hauteur de leurs attentes.

C’est dans ce contexte que 504 migrants de la région de Zinder ont été rapatriés de Côte d’Ivoire par l’Etat du Niger. Parmi eux, 125 femmes issues du département de Kantché, Matameye et Magaria. Le mouvement de migrants a été hébergé dans des familles d’accueil, dans les établissements de la Direction de la Promotion de la Femme et Protection de l’Enfance (DRPE), et au niveau du centre d’accueil pour victimes de traite de l’ANLTP/TIM, appuyé par l’OIM.

Beaucoup de migrants, femmes et enfants, étaient dans un état d’hygiène critique et souffraient de fièvre, courbatures, ou maux de ventre, sans eau potable ni moyens pour se nourrir. « Nous avons beaucoup souffert pendant le voyage. Avec ce que j’ai vécu moi et mes enfants, je pense que je ne retournerai jamais en migration illégale », a fait savoir une femme de Matameye.

Le Gouvernement du Niger, par le biais de la DRPE, soutenus par ses partenaires, a pu assurer un hébergement d’urgence pour tous les migrants, établir des bilans de santé et octroyer les premiers soins médicaux, et leur offrir de la nourriture et l’accès à l’eau. L’OIM participe à cet effort en offrant le transport à 125 femmes afin qu’elles puissent retourner dans leurs villages respectifs de façon sûre et rejoindre au plus vite leur famille.

Cette action s’inscrit dans le cadre de l’appui de l’OIM aux autorités de la région de Zinder pour répondre à la vulnérabilité des personnes en mobilité et combattre les risques de traite humaine, grâce au soutien financier de la République de Corée du Sud.

"La mobilité des femmes et des enfants de la région de Zinder reste une mobilité très risquée avec une forte exposition aux abus, aux exploitations et à la traite humaine” a déclaré Barbara Rijks, Cheffe de Mission de l’OIM. "A ce titre, elle reste une préoccupation primordiale pour l’OIM qui s’engage tant au côté de l’ANLTP/TIM que du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfance pour répondre aux besoins de ces populations."

Pour plus d'informations, merci de contacter Dorothée Thiénot, chargée de communication, au +227 80 06 65 89 / dthienot@iom.int