Je m'appelle Victoria* et j'ai 26 ans. Il y a quelques années, j'avais une vie normale. J'étais étudiante en deuxième année de médecine à l'université de Freetown, en Sierra Leone. Mais, après le décès de mes parents, j'ai été privée de la possibilité de poursuivre mes études par manque de moyens financiers.

C'est alors que mon oncle paternel a décidé de payer mes frais de scolarité, mais malheureusement, un an plus tard, il est décédé. Je me suis retrouvée désespérée et seule. C'est à ce moment là que j'ai décidé, avec quelques amis et contre les conseils de mes aînés, de faire la longue traversée du désert et de la Méditerranée pour un avenir meilleur en Europe. Mon objectif était également de poursuivre mes études en Europe.

Traversant la Guinée, le Burkina Faso et le Niger lors d'un voyage qui a duré près d'un mois, nous avons frôlé la mort à plusieurs reprises. Confrontée à la violence des passeurs et à la dureté de certaines autorités frontalières, j'ai été témoin d'actes inhumains commis contre mes compagnons de voyage. Il n'est pas facile de quitter sa maison pour une terre inconnue.

Victoria* a entrepris un voyage périlleux qui l'a finalement conduite à un poste de contrôle de la police à Tamanrasset, en Algérie. C'est à ce poste de contrôle qu'elle a été redirigée, avec d'autres voyageurs, vers Assamaka, dans le nord du Niger.

En 2021, nous avons entrepris un voyage semé d'embûches, et c'est à Tamanrasset, en Algérie, que nous avons été arrêtés par la police et renvoyés à Assamaka, dans le nord du Niger. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger nous a accueillis et hébergés au centre de transit d'Assamaka avant de nous emmener au centre de transit d'Arlit, où nous avons passé environ deux mois.

J’étais parmi les 298 migrants sierra-léonais qui étaient restés bloqués au Niger et, grâce à l'aide de l'OIM, nous sommes rentrés chez nous en toute sécurité en août 2022.

Je n’étais pas sûre de mon avenir, sans argent pour poursuivre mes études et rien pour commencer une nouvelle vie.

J'essayais de survivre jusqu'à ce que l'OIM Sierra Leone m'informe que je pouvais bénéficier d'une aide à la réintégration sous forme de travail rémunéré en espèces. La nouvelle de ma sélection pour ce travail a apporté un peu d'espoir et de bonheur dans ma vie. Je l’ai vu comme une bénédiction divine.

L'OIM Sierra Leone avait introduit une nouvelle forme d'aide à la réintégration appelés "cash for work", qui consistait en un nettoyage des plages en échange d'une compensation financière. Cette approche innovante a permis non seulement aux migrants de retour comme moi de gagner leur vie, mais elle nous a également transmis des compétences précieuses en gestion des déchets, tout en contribuant positivement à nos communautés. L'initiative de nettoyage des plages "cash for work" visait à promouvoir un environnement plus sain en Sierra Leone.

Grâce à cette activité, j'ai réussi à économiser un peu d'argent pour suivre une formation de coiffure. Après avoir terminé ma formation, je gagne maintenant de l'argent en offrant des services de maquillage et de coiffure à mes clients. Avec le soutien de l'OIM, j'ai retrouvé l'espoir de commencer une nouvelle vie, et je souhaite ouvrir mon propre salon de coiffure ici à Freetown.

*Le nom a été modifié pour protéger l'identité de la personne.

Le retour volontaire assisté et la réintégration de Victoria ont été rendus possibles grâce au financement du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l'Italie, dans le cadre du projet AVENIR II intitulé « Assistance aux migrants vulnérables et exposés au Niger - Phase II. »

SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES