-
Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans plus de 100 pays.
À propos
À propos
OIM Global
OIM Global
-
Notre travail
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
Ce que nous faisons
Priorités transversales (globales)
Priorités transversales (globales)
- Données et ressources
- Agir
- 2030 Agenda
« Je ne suis jamais allé à l’école. Mes parents sont pauvres et n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de notre famille. Mon père avait deux épouses et quatorze enfants. Alors, un jour, nous sommes partis en Algérie avec mon père et une de ses épouses pour mendier », raconte Yacouba, onze ans.
Situé au sud-est du Niger, Yacouba est originaire du village de Maramou, dans le département de Kantché, à la frontière avec le Nigéria, dans la région de Zinder. Zinder, la troisième plus grande ville du pays, est un carrefour migratoire et un point de départ pour de nombreux Nigériens. Depuis 2017, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni à 629 migrants nigériens de Zinder une aide au retour volontaire au Niger, dont 55 originaires de Kantché.
Dans ce département du sud du Niger, la migration est un phénomène ancestral, ancré dans la culture des communautés. À l’origine, les migrations étaient dirigées vers le Nigéria. Cependant, au début des années 2000, le contexte et les tendances ont évolué ; de nombreuses personnes de Kantché ont changé de destination vers l’Afrique du Nord. Les populations, y compris les femmes et les enfants, ont commencé à se déplacer vers les centres urbains ou vers l’Algérie pour rejoindre des réseaux de mendicité ou mener d’autres activités informelles.
Yacouba fait partie des nombreux enfants de Kantché qui étaient partis avec ses frères et sœurs pour rejoindre l’Algérie à la recherche de moyens de subsistance.
« Nous sommes d’abord allés à Maradi. Je devais aller mendier tous les jours pour ramener de l’argent à mon père. Je me levais tôt le matin pour aller dans les rues, les gares et les agences de voyage où j’avais la chance d’obtenir une pièce. Puis, je revenais le soir pour rapporter l’argent à mon père », raconte Yacouba à propos de son voyage vers l’Algérie.
L’argent collecté par Yacouba était destiné à financer le reste du voyage vers l’Algérie.
« Après un séjour de quelques mois à Maradi, nous nous sommes dirigés vers Tahoua [dans le centre-ouest du Niger], puis Agadez [dans le nord], le point d’entrée en Algérie », ajoute-t-il.
Cependant, une tragédie a soudainement mis un terme au projet migratoire de la famille. « Nous avons eu un grave accident sur la route de Tahoua. Mon père est mort sur le coup, et son épouse est décédée plus tard à l’hôpital », raconte Yacouba.
Dès lors, Yacouba a été pris en charge par la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant de Tahoua. Il a ensuite été orienté vers le centre pour les victimes de la traite des personnes de Zinder.
Cet établissement géré par le Gouvernement, le seul au Niger, est situé dans la région de Zinder. L’OIM apporte un soutien technique et financier au centre, qui accueille les victimes de la traite et leur fournit, entre autres, des services sanitaires et psychosociaux ainsi qu’un soutien alimentaire, la recherche des familles et des vêtements.
Après son séjour au centre, Yacouba est retourné à Maramou où sa mère a bénéficié d’un projet de réintégration pour vendre des céréales, ce qui lui a permis de subvenir aux besoins de son fils et des autres enfants.
Yacouba est l’un des 10 enfants qui reçoivent une aide à la réintégration fournie par l’OIM à Kantché. La plupart d’entre eux sont revenus de Libye et d’Algérie où ils ont tous été contraints de mendier pour subvenir aux besoins des aînés.
À leur retour, ces enfants bénéficient de cet appui pour faire face aux séquelles de leur voyage et construire une nouvelle vie chez eux. Pour les aider à s’installer, et à retrouver le chemin de l’école, un soutien économique à la réintégration est accordé aux parents qui s’occupent d’eux.
Dans le village de Tsaouni, également dans le département de Kantché, un projet d’extraction d’huile d’arachide aide 17 enfants migrants de retour, âgés de 6 à 16 ans, à reconstruire leur vie. Le groupe était revenu du Mali, où ils étaient exploités. Leurs parents les avaient confiés à quatre hommes qui les ont escortés jusqu’au Mali, et les ont initiés à la mendicité en route et une fois arrivés au Mali.
Aujourd’hui, le projet d’extraction d’huile d’arachide offre une opportunité économique aux mères des enfants migrants de retour, leur permettant de gagner leur vie et leur évitant la mendicité forcée.
« Nos vies ont changé. Nous utilisons des arachides fraîchement récoltées pour extraire l’huile. Nous vendons le produit localement ou au marché de Matameye à Kantché. Au départ, le manque de ressources nous poussait à migrer de manière irrégulière et à envoyer nos enfants mendier, mais depuis que le projet d’extraction d’huile d’arachide est en place, nous pensons que cela ne vaut plus la peine de prendre tous ces risques », a déclaré la mère d’un des enfants migrants de retour.
« Les départs de nos enfants ont considérablement diminué. Nous pouvons même dire que cela s’est arrêté dans le village. Les enfants ne quittent plus nos villages. La principale cause des départs était la recherche de moyens de subsistance, et avec les résultats du projet, une solution a été trouvée », a-t-elle ajouté.
Selon une étude récente de l’OIM, qui dresse le profil des victimes de la traite au Niger en juin 2022, 754 victimes de la traite ont été assistées dans les centres de transit de l’OIM au Niger pour les migrants vulnérables, dans le centre géré par le Gouvernement à Zinder, ou en dehors de ces centres. Vingt-trois pour cent des victimes de la traite avaient été exploitées pour mendier. Ce sont tous des enfants, la plus jeune victime n’ayant que quatre mois. Ce phénomène est particulièrement répandu dans le département de Kantché.
Le retour et la réintégration des migrants ont été rendus possibles grâce au soutien du Gouvernement des Pays-Bas à travers la phase 3 du projet MIRAA (Migrants Rescue and Assistance in Agadez Region).