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Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans plus de 100 pays.
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OIM Global
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Notre travail
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
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Priorités transversales (globales)
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La région d’Agadez, au nord du Niger, est l'un des principaux carrefours migratoires pour des milliers de migrants d'Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Afrique du Nord. Cet important flux migratoire augmente la pression sur les ressources déjà limitées de la région, ce qui a entraîné des frustrations et des tensions accrues pour les communautés locales. De plus, les différences culturelles peuvent être source de conflits entre les communautés hôtes et les migrants.
Pour contribuer à la cohésion sociale dans les différents quartiers, l’Association des Femmes Nigériennes Contre la Guerre (AFNCG) met en place en mars 2022 quatre comités communautaires de quartier dans la ville d’Agadez. Composée exclusivement de femmes, l’association intervient depuis sa création en 2006 dans les domaines de la cohésion sociale,
du dialogue communautaire et de l’émancipation économique, sociale et culturelle de la femme nigérienne.
Les comités de quartier mis en place par l’AFNCG ont pour objectif de créer entre les communautés hôtes et les migrants des relations favorisant l’harmonie et la cohésion sociale. Au total, dix comités communautaires seront mis en place dans les dix quartiers les plus fréquentés par les migrants dans la ville d’Agadez.
« Nous avons jugé utile de mettre en place un cadre où les femmes autochtones et migrantes peuvent participer à la consolidation de la paix. On est sur la prévention des conflits, on cherche à avoir des communautés très fortes, capable d’accueillir leurs sœurs et frères. La paix n’a pas de prix et il nous faut la paix », témoigne Zara Elhaji Mamadou, présidente régionale de l’AFNCG à Agadez.
Fatima, une femme au service de la paix et de la stabilité à Dagmanet, Agadez
Fatima, 60 ans, a rejoint l’AFNCG il y a douze ans. Habitante du quartier de Dagmanet qui se situe dans la ville d’Agadez, elle est un jour conviée à une réunion chez la Cheffe de quartier pour la mise en place du comité constitué de quelques femmes de l’AFNCG et d’autres habitantes du quartier.
« Durant une réunion chez la Cheffe de quartier, les femmes du village se sont engagées à prévenir et à résoudre de façon pacifique les conflits qui surviennent entre les communautés locales et les migrants. A travers le comité mis en place, nous organisons régulièrement des discussions communautaires sous forme de causeries et de thé-débats pour favoriser l’entente, la compréhension, l’acceptation et la tolérance de l’autre », explique Fatima.
A travers son programme de stabilisation communautaire financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF – Niger), l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) soutient l’AFNCG pour la mise en place de ces comités communautaires. Les membres des comités reçoivent également un appui pour mettre en place leurs activités génératrices de revenus (AGR).
Depuis le lancement de cette initiative, 40 personnes ont bénéficié d’un appui financier de 50 000 XOF (84 USD) pour démarrer leurs AGR. Soixante autres femmes membres des comités mis en place recevront également cet appui dans les prochaines semaines.
Après avoir partagé ses idées de projets et ses aspirations, Fatima bénéficie elle aussi de ce financement.
« J’ai expliqué au comité ce que je voulais faire. Par la suite, j’ai reçu un montant initial de 50 000 XOF (84 USD) pour relancer mes activités que j’ai dû arrêter, faute de moyens, » explique Fatima.
Elle se lance dans la fabrication artisanale de produits cosmétiques, comme l’encens et des huiles de corps. Elle fait également du tricot d’habits, de nappes et de draps, et de la vannerie de paniers ou sacs qu’elle revend à ses voisins et connaissances. Veuve depuis plusieurs années, Fatima occupe la place de cheffe de famille dans sa maison. Elle vit seule avec ses sept enfants et petits-enfants âgés de moins de 12 ans.
« Avant, je pouvais compter sur mon fils pour m’aider avec les dépenses, il travaillait dans la migration, plus précisément dans le transport de migrants. Quelque temps avant son décès, il n’arrivait plus à assurer la dépense quotidienne parce que l’activité qu’il exerçait s’est révélée illégale », dit Fatima.
A 60 ans, il est difficile pour Fatima de trouver facilement du travail. C’est grâce à l’aide de ses proches qu’elle arrive à nourrir ses enfants et ses petits-enfants. Ce nouveau soutien pour mettre en place une AGR permet à Fatima de se relever et de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants et petits-enfants.
« Ma vie a complètement changé. Aujourd’hui, j’arrive à nourrir et soigner mes enfants et à prendre soin des orphelins laissés par mes deux enfants. J’arrive même à assurer les trois repas quotidiens de mes petits enfants avec ce que je gagne, » dit Fatima.
« En ce qui concerne nos rapports avec les migrants, je m’engage à œuvrer pour la paix dans le quartier à travers le dialogue, la concertation et l’ouverture, » ajoute-t-elle.
« Le principal objectif de ce projet est de renforcer la cohésion entre la population migrante et la population hôte. Parce que par le passé, on constatait beaucoup de conflits entre ces deux populations » atteste Habsatou Boubacar, Coordinatrice nationale du Secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix au Niger.
La population hôte se sentait très frustrée par rapport à l’appui qui était apportée à la population migrante, » « Depuis la mise en œuvre du projet, la cohésion sociale s’est installée dans les deux communautés. Aujourd’hui, les migrants participent même aux activités culturelles organisées par la communauté hôte, » conclut Zara Elhaji Mamadou, présidente régionale de l’AFNCG à Agadez.
Le programme de stabilisation communautaire vise à prévenir les conflits et renforcer la cohésion sociale entre les communautés hôtes et les migrants. Il vise également à soutenir les communautés les plus vulnérables, y compris les jeunes et les femmes, à reconstruire leurs moyens de subsistance pour atténuer l’impact des changements dans les mouvements migratoires. Depuis le début du projet 80 000 personnes dont 38 147 femmes ont été sensibilisées via les dialogues communautaires et les activités socioculturelles. De plus, près de 550 personnes ont reçu des appuis économiques pour mettre en place des Activités économiques leur permettant d’avoir des revenus, ont été formées et ont participé à des activités de cash-for-work.
Ces réalisations ont été rendues possibles grâce à l’initiative/projet intitulé « Comprendre et traiter les facteurs de conflits le long des routes migratoires à Agadez » financé par le Fonds du SG des Nations unies pour la Consolidation de la paix pour un montant de 2 500 000 dollars USD. Sa mise en œuvre est prévue sur la période de Juillet 2020 à Juillet 2022. Le Nombre total de bénéficiaires touchés au mois de mars 2022 s’élève à 79 950 dont plus de 38 364 femmes.