La ville d'Assamaka est une petite ville de la région d'Agadez, au nord-ouest du Niger. Située au cœur du Sahara et dans la région d'Agadez, la ville se trouve à quinze kilomètres de la frontière avec l'Algérie. C'est également un point de transit essentiel pour les migrants en route vers l'Algérie ou revenant d'Algérie au Niger.

La ville est donc confrontée à d'importants flux migratoires, qui peuvent être difficiles à gérer pour cette vaste zone très peu peuplée avec environ un millier d'habitants ; en moyenne, 1 300 migrants vulnérables passent par Assamaka chaque mois.

Cette situation peut entraîner une pression sur les ressources locales disponibles et limitées, créant ainsi des frustrations et des tensions entre les migrants et les communautés hôtes.

Pour renforcer la résilience des autorités et des communautés locales face à ces défis, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) met en œuvre son programme de stabilisation communautaire à Assamaka. Dans cette zone, un comité communautaire a été mis en place avec divers représentants de la communauté pour identifier les sources de conflit entre les communautés d'accueil et les migrants et proposer des solutions à ces défis.

En 2020, le groupement des femmes d'Assamaka a demandé au comité de leur fournir un espace pour soutenir leur groupement dans leurs activités de couture. Cet espace contribuerait à leur autonomisation et serait un espace d'apprentissage et de production pour les femmes. La demande acceptée, un foyer féminin est construit et livré en 2021.

« Avant, les femmes d'Assamaka se réunissaient dans une de leurs maisons pour cette activité de couture. Maintenant, nous avons notre propre espace dédié à cette activité, » explique Aichatou Maliki, présidente de la fédération des groupements de femmes d'Assamaka.

Environ 40 femmes viennent dans ce centre. Certaines sont spécialisées dans la couture, d'autres dans le tricot. Le groupement a reçu des fils, des bobines de tissu, des pagnes, des machines à coudre et des machines à tricoter pour démarrer cette activité.

Elles ont également reçu des tables, des chaises et des tapis pour l'installation et ont été formées pendant trois mois par des formateurs aux bases de la couture et du tricot. Ensemble, elles cousent et tricotent des vêtements qu'elles vendent dans la ville. Puis, à la fin du mois, elles dépensent une partie des bénéfices réalisés pour acheter du matériel destiné à améliorer le fonctionnement du centre et se partagent le reste de la somme.

« Aujourd'hui, on arrive à gagner plus grâce à la couture. C'est une bonne affaire qui fonctionne bien ici. Avant, on devait envoyer nos coutures à Arlit, à 220 kilomètres d'Assamaka. Pour la fin du Ramadan 2022, par exemple, toutes les femmes d'Assamaka ont fait faire leur couture ici, dans la ville » dit fièrement Aichatou. « Grâce à ce nouveau centre, à la formation et aux équipements reçus, nous pouvons désormais tout faire dans notre ville sans la quitter, » ajoute-t-elle.

Le groupement a également des projets ambitieux avec les revenus du centre. « Avec les bénéfices, nous avons réparé des fenêtres, des tables et des bancs, acheté des bidons pour transporter l'eau, et aussi payé la régularisation des papiers de notre fédération de femmes. Le prochain défi est l'installation d'une pompe à eau potable dans le foyer, que nous ferons fièrement avec nos propres fonds, » déclare la présidente.

En plus de l'apport économique, Aichatou estime que le centre contribue de manière significative à la cohésion sociale entre les migrants et les communautés hôtes dans cette petite ville.

« En mars, pour la Journée de la femme, nous avons invité les femmes migrantes au foyer. Nous avons passé la journée ensemble. Nous avons une excellente relation avec elles. Nous les intégrons car c'est aussi grâce à elles que nous avons pu bénéficier de ce centre pour femmes. Elles peuvent participer à l'activité du centre si elles le souhaitent, » conclut Aichatou.

Le centre pour femmes d'Assamaka a été construit dans le cadre du programme de stabilisation communautaire de l'OIM, grâce au financement du Fonds fiduciaire d'urgence de l'Union européenne pour l'Afrique.