Rentrer chez soi : L'odyssée du retour et de la réintégration d'un migrant

A l'ombre réconfortante d'un arbre, Oliver Wayee était assis dans la cour de la maison de ses parents à Monrovia, la capitale du Liberia. Âgé de 27 ans et originaire du comté de Bomi, dans le nord-ouest du Liberia, l'histoire d'Oliver tisse un récit d'épreuves et de transformation, mais intègre également l'expérience de son voyage migratoire éprouvant.

Parti du Liberia en février 2022 à la recherche d'un avenir meilleur, Oliver s'est dirigé vers l'Algérie. Ses rêves ont viré à la désillusion, et son parcours l'a finalement ramené au Liberia, avec l'assistance de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Oliver a voyagé vers le nord à travers la Guinée et le Mali pour atteindre l'Algérie, utilisant toutes ses économies, soit 600 dollars, pour le voyage. Après avoir passé un mois en Algérie, Oliver a entrepris à pied la traversée de la frontière du Niger, pour finalement arriver dans la petite ville frontalière d'Assamaka. C'est au centre de transit de l'OIM à Assamaka qu'il a reçu une assistance cruciale. Tout au long de son séjour au centre, Oliver a bénéficié d’articles essentiels, notamment un abri, des kits sanitaires, des vêtements, de la nourriture et de l'aide pour obtenir un document d'identité. Plus tard, il a été transféré dans les centres de transit de l'OIM à Arlit, Agadez et Niamey, où il a continué à recevoir un soutien similaire. Enfin, en juin 2022, Oliver a pu retourner au Liberia.

Les premiers jours d'Oliver de retour au Liberia ont été un défi.

"On ne peut pas simplement rentrer chez soi et reprendre là où l'on s'était arrêté sans problème. J’ai dû assimiler tous les changements qui s'étaient produits pendant mon absence," a-t-il ajouté.

Grâce au programme de réintégration de l'OIM, Oliver a suivi une formation de cinq jours sur les compétences commerciales, maîtrisant les complexités de l'entreprenariat et de la gestion financière. Armé de ces connaissances et soutenu par les provisions de l'OIM, y compris des sacs de riz, de l'huile, des sardines et des épices, il a lancé son commerce, atteignant à la fois la stabilité financière et un sentiment d'accomplissement.

Durant sa réintégration au Libéria, Oliver a également bénéficié d'une session de soutien psychosocial fournie par l'OIM, qui lui a fourni des outils indispensables pour faire face à l'impact émotionnel et psychologique de son parcours migratoire. Ce soutien a joué un rôle crucial dans la réussite de son processus de réintégration.

Les voisins et amis d'Oliver lui ont apporté leur soutien. Il a non seulement bénéficié d'un élan de solidarité et d'un accueil chaleureux de la part de sa communauté, mais il a également reçu le soutien de ses proches et de ses amis pour son commerce.

Au fil du temps, le modeste magasin d'Oliver s'est développé en une entreprise familiale, gérée conjointement par lui et sa femme. Il a également ouvert un garage à vélos grâce à son expertise en mécanique. L'aide de l'OIM lui a permis de générer des bénéfices qui ont renforcé sa double activité entrepreneuriale.

Avec du recul, Oliver évite de s'attarder sur les épreuves endurées en Afrique du Nord. "Je choisis de ne pas penser à ce que j'ai vécu en Afrique du Nord", a partagé Oliver. "Lorsque des amis expriment des opinions optimistes sur la migration potentielle, je les encourage à consulter quelqu'un qui l'a réellement vécue", a-t-il conseillé.

En réfléchissant à son propre parcours, Oliver conseille aux jeunes Libériens de ne pas succomber à l’attrait de perspectives non testées. Il les met en garde contre les dangers et les dures réalités souvent cachées derrière les images attrayants des villes étrangères. Les idées d'Oliver servent de guide, une manière de naviguer les défis de l'inconnu.

L'aide au retour volontaire et à la réintégration d'Oliver a été rendue possible grâce au financement du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l’Italie, dans le cadre du projet AVENIR II intitulé "Assistance aux migrants vulnérables et exposés au Niger - Phase II".